Pas si loin, un exemple de'utilisation des ressources

Au Bénin, rien n'est jeté, et tout est réutilisé

Bénin La femme qui habille le monde en sacs plastiques (Syfia Bénin) Le projet de Grâce Dotou a emballé le Pnud qui lui a décerné un prix. Responsable d'une Ong d'assainissement de l'environnement, cette Béninoise et son équipe de femmes recyclent les sachets plastiques usagés et les tricotent pour en faire… des vêtements... Cette photo, Grâce Dotou se plaît à la montrer aux clients et visiteurs de son centre de recyclage de sachets plastiques, installé à Porto-Novo, la capitale béninoise. Sans vanité mais émue, elle commente en pointant son doigt sur l'image : « Ici, je suis encadrée par MM Mark Malloch Brown, l'administrateur du Pnud (Programme des Nations unies pour le développement) et Koffi Anan, le Secrétaire général de l'Onu. Vous voyez mon foulard, mon corsage et ma jupe ? Eh bien, c'est entièrement fait de sachets plastiques recyclés et tricotés par moi-même ! ». La photo immortalise un moment inoubliable pour la présidente de l'Ong béninoise « Qui dit mieux ? » : la cérémonie de remises des prix de l'Onu pour l'élimination de la pauvreté. C'était le 30 octobre 2002, au siège de l'Onu à New York. Grâce Dotou, toute de vert et de noir vêtue, était la seule femme parmi les cinq lauréats représentant les cinq continents. Son initiative de collecte et de tricotage de sachets plastiques usagés a séduit le jury onusien. Depuis 1997, son centre de recyclage résonne des bruits de ses collaboratrices - une vingtaine dont dix permanentes - affairées à rassembler les sachets collectés, à les laver, les désinfecter, les découper en lanières, puis les tricoter avec des crochets. De leurs mains sortent des tissus, des habits, des chapeaux, des ceintures, des sacs, des jouets, des porte-clefs… La vente de ces articles assure à chaque femme un revenu mensuel moyen estimé à environ 86 dollars US (environ 86 euros). Singulier parcours que celui de cette charmante sexagénaire, mère de huit enfants, institutrice à la retraite et comédienne assez connue du public béninois ! En 1980, elle crée avec ses camarades la troupe de théâtre « Qui dit mieux ? ». L'objectif, original, est déjà de « faire de son art un instrument de développement » commente Pascal Zantou, journaliste culturel. « Je crois en ce que je fais, martèle-t-elle, le poing droit fermé, la voix soudain basse. Nous n'avons pas le droit de vivre en complicité avec la pauvreté car Dieu nous a créés riches ».

Intéressant, non ?

 

Et surtout,  profitable !!!

 

Profitez-en aussi pour regarder, sur ce support télévisuel,  l'esprit de récupération dans un autre pays proche : le Burkina-Faso

Voici aussi ce qu'il se fait sur le siné-saloum pas très loin de Diohine, environ 1 heure de route.

 

Au Burkina: la technique du ZAÏ

Yacouba SAWADOGO: Le magicien du Yatenga.  Par Célia d'ALMEIDA

Modeste paysan burkinabé, Yacouba Sawadogo est aujourd’hui connu dans le monde entier. A lui tout seul, grâce à des techniques traditionnelles, il a reverdi son terroir.

Le désert avance. Il menace la vie sur les terres qu’il conquiert et prend en otage des villages, des communautés toutes entières. Dans la bande sahélienne (du Sénégal à Djibouti), cela fait très longtemps qu’on a tiré la sonnette d’alarme.
Ouahigouya, province du Yatenga, nord du Burkina Faso. Un vieux paysan est la star de la localité. Sa notoriété va d’ailleurs au-delà des frontières de son pays. Il se nomme Yacouba Sawadogo.   Cet homme est aujourd’hui celui qui a « stoppé le désert ». Il y a plus de 25 ans, alors que ses voisins fuyaient leurs terres devenues arides, il est resté sur les siennes et s’est creusé les méninges pour trouver une solution à son problème. Et il s’est souvenu d’une technique que son père et avant lui son grand-père avait pratiqué. Une technique connue sous le nom de « zaï ». Elle consiste à semer dans des trous creusés mètre après mètre, lors de la saison des pluies. Yacouba s’est appuyé sur cette technique, et l'a perfectionnée.


Quand Yacouba s’est lancé dans son aventure, il s’est attiré l’animosité de ses voisins. Comment peut-on creuser des trous avant la saison des pluies ? Cela allait à l’encontre des traditions et tout le monde le traita de fou. Loin de se troubler, il continua sur sa lancée. Il fit ses trous qu’il agrandit tant en largeur qu’en profondeur, pour retenir l’eau de pluie pendant une plus longue période. Puis il y mit du compost. Avec pour l’aération, des termites ! Il compléta le dispositif avec un système de mini-digues afin d'éviter l'écoulement trop rapide des eaux de pluie.

Après avoir travaillé dans son champ et avoir, dès la première année, obtenu des résultats qui ont fait faillir d’envie ses détracteurs, il s’attaque à la création d’un ensemble forestier. Ainsi, alors que dans l’imaginaire collectif, une forêt ne sert que de réserve de combustible ou de matériau de construction, il adapte le « zaï » et plante des arbres qui année après année, permettent au sol de se régénérer et donc de mieux produire ! Voici le cercle vertueux bouclé ! Depuis, les habitants qui avaient fui sont revenus cultiver leurs champs. Tandis que des experts du monde entier se bousculent à la porte du vieux paysan pour étudier sa méthode. Car, Yacouba, le Vieux, transmet son savoir. On vient de partout, pour le rencontrer, discuter avec lui et apprendre sa « formule magique » pour reverdir.

Déjà une application:

Ndugu - Au village, j'ai entendu des histoires au sujet d'un homme appelé Yacouba Sawadogo qui avait réussi à transformer une terre aride en champs verdoyants. Les gens m'ont dit qu'il avait commencé, il y a plus de 20 ans, à planter des récoltes dans des fosses zaï. Il voulait, d'abord, produire plus de grain, surtout du sorgho et du millet. Il s'est rendu compte que le rendement était meilleur quand il construisait des fosses plus larges et plus profondes et qu'il ajoutait du fumier aux fosses. Il a finalement réussi à cultiver assez de nourriture pour nourrir sa famille.

Animateur - Il a ensuite découvert qu'un grand nombre de semis avaient aussi commencé à pousser dans les fosses. Comment les graines étaient-elles parvenues dans les fosses?

Ndugu - La pluie en avait apporté quelques-unes. D'autres graines étaient dans le fumier que M. Sawadogo mettait dans les fosses. Quand M. Sawadogo s'est rendu compte que les semis poussaient, il a décidé de les protéger. Quand il récoltait le millet, il coupait les tiges à la hauteur de la ceinture. La partie de la tige qui restait dans la terre protégeait les jeunes arbres contre les animaux de pâturage.

Animateur - M. Sawadogo est allé encore plus loin et il a même commencé un projet de régénération, n'est-ce pas?

Ndugu - Oui. Il a ramassé les graines d'un grand nombre d'arbres fruitiers sauvages et d'arbres fourragers. Il les a plantées dans des fosses pendant la saison des pluies. Il a même commencé à faire pousser de l'herbe fourragère comme l'herbe de Gamba dans les fosses.

Animateur - Quelle idée merveilleuse et simple. Cela a pris, bien entendu, beaucoup de temps mais maintenant - dans une terre que personne ne voulait parce qu'elle était aride - il possède une forêt de 12 hectares.

Ndugu - Oui, les gens disent qu'environ 60 espèces d'arbres et d'herbes poussent dans cette terre. Quand j'ai entendu cela, je me suis dit que cela valait le coup d'essayer de planter dans des fosses zaï. Alors il y a quelques années, pendant la saison sèche, j'ai creusé des fosses dans lesquelles j'ai mis du fumier et des résidus de cultures. Ces débris se sont transformés en compost. Le mieux c'était de commencer comme M. Sawadogo l'avait fait - par des céréales. Alors quand il a commencé à pleuvoir, j'ai semé quelques grains dans chaque trou.

Animateur - Que s'est-il passé?

Ndugu - Bonnes nouvelles! Mes récoltes ont mieux poussé et elles ont donné un meilleur rendement parce que les fosses d'ensemencement avaient recueilli la pluie. Le fumier était aussi concentré dans les fosses, directement où poussaient les plantes. C'était la meilleure façon d'utiliser le peu de fumier dont je disposais et je n'avais pas besoin de dépenser pour acheter de l'engrais en sac.

Animateur - Mais ensuite vous avez aussi commencé à planter des arbres dans les fosses zaï.

Ndugu - Oui, comme M. Sawadogo l'avait fait, je voulais ramener certains arbres utiles dans ma terre. J'ai ramassé et planté des graines de neem. Des pruniers sauvages ont aussi commencé à pousser dans mes fosses d'ensemencement. J'ai bien entretenu ces arbres. J'ai ensuite ramassé d'autres graines contenues dans les arbres et l'herbe, graines que j'ai plantées dans les fosses. J'ai maintenant 10 espèces d'arbres et d'herbes dans ma terre!

Animateur - Très impressionnant. Dites-nous comment votre famille a tiré parti de tout cela?

Ndugu - Eh bien! Je cultive maintenant assez de nourriture pour nourrir ma famille. Ma femme est très heureuse d'avoir des arbres dans nos champs parce qu'elle n'a pas à se rendre aussi loin pour ramasser du bois à brûler. Si vous ne les taillez pas trop, les branches poussent de nouveau