Intéressant, non ?
Et surtout, profitable !!!
Profitez-en aussi pour regarder, sur ce support télévisuel, l'esprit de récupération dans un autre pays proche : le Burkina-Faso
Voici aussi ce qu'il se fait sur le siné-saloum pas très loin de Diohine, environ 1 heure de route.
Le désert avance. Il menace la vie sur les terres qu’il conquiert et prend en otage des villages, des communautés toutes entières. Dans la bande sahélienne (du Sénégal à Djibouti), cela
fait très longtemps qu’on a tiré la sonnette d’alarme.
Ouahigouya, province du Yatenga, nord du Burkina Faso. Un vieux paysan est la star de la localité. Sa notoriété va d’ailleurs au-delà des frontières de son pays. Il se
nomme Yacouba Sawadogo. Cet homme est aujourd’hui celui qui a « stoppé le désert ». Il y a plus de 25 ans, alors que ses voisins fuyaient leurs terres
devenues arides, il est resté sur les siennes et s’est creusé les méninges pour trouver une solution à son problème. Et il s’est souvenu d’une technique que son père et
avant lui son grand-père avait pratiqué. Une technique connue sous le nom de « zaï ». Elle consiste à semer dans des trous creusés
mètre après mètre, lors de la saison des pluies. Yacouba s’est appuyé sur cette technique, et l'a perfectionnée.
Quand Yacouba s’est lancé dans son aventure, il s’est attiré l’animosité de ses voisins. Comment peut-on creuser des trous avant la saison des pluies ? Cela allait à l’encontre des traditions et
tout le monde le traita de fou. Loin de se troubler, il continua sur sa lancée. Il fit ses trous qu’il agrandit tant en largeur qu’en profondeur, pour retenir l’eau de pluie
pendant une plus longue période. Puis il y mit du compost. Avec pour l’aération, des termites ! Il compléta le dispositif avec un système de mini-digues afin
d'éviter l'écoulement trop rapide des eaux de pluie.
Après avoir travaillé dans son champ et avoir, dès la première année, obtenu des résultats qui ont fait faillir d’envie ses détracteurs, il s’attaque à la création d’un ensemble
forestier. Ainsi, alors que dans l’imaginaire collectif, une forêt ne sert que de réserve de combustible ou de matériau de construction, il adapte le « zaï » et plante des
arbres qui année après année, permettent au sol de se régénérer et donc de mieux produire ! Voici le cercle vertueux bouclé ! Depuis, les habitants qui avaient fui sont
revenus cultiver leurs champs. Tandis que des experts du monde entier se bousculent à la porte du vieux paysan pour étudier sa méthode. Car, Yacouba, le Vieux, transmet son savoir. On vient de
partout, pour le rencontrer, discuter avec lui et apprendre sa « formule magique » pour reverdir.
Ndugu - Au village, j'ai entendu des histoires au sujet d'un homme appelé Yacouba Sawadogo qui avait réussi à transformer une terre aride en champs verdoyants. Les gens m'ont dit qu'il avait commencé, il y a plus de 20 ans, à planter des récoltes dans des fosses zaï. Il voulait, d'abord, produire plus de grain, surtout du sorgho et du millet. Il s'est rendu compte que le rendement était meilleur quand il construisait des fosses plus larges et plus profondes et qu'il ajoutait du fumier aux fosses. Il a finalement réussi à cultiver assez de nourriture pour nourrir sa famille.
Animateur - Il a ensuite découvert qu'un grand nombre de semis avaient aussi commencé à pousser dans les fosses. Comment les graines étaient-elles parvenues dans les fosses?
Ndugu - La pluie en avait apporté quelques-unes. D'autres graines étaient dans le fumier que M. Sawadogo mettait dans les fosses. Quand M. Sawadogo s'est rendu compte que les semis poussaient, il a décidé de les protéger. Quand il récoltait le millet, il coupait les tiges à la hauteur de la ceinture. La partie de la tige qui restait dans la terre protégeait les jeunes arbres contre les animaux de pâturage.
Animateur - M. Sawadogo est allé encore plus loin et il a même commencé un projet de régénération, n'est-ce pas?
Ndugu - Oui. Il a ramassé les graines d'un grand nombre d'arbres fruitiers sauvages et d'arbres fourragers. Il les a plantées dans des fosses pendant la saison des pluies. Il a même commencé à faire pousser de l'herbe fourragère comme l'herbe de Gamba dans les fosses.
Animateur - Quelle idée merveilleuse et simple. Cela a pris, bien entendu, beaucoup de temps mais maintenant - dans une terre que personne ne voulait parce qu'elle était aride - il possède une forêt de 12 hectares.
Ndugu - Oui, les gens disent qu'environ 60 espèces d'arbres et d'herbes poussent dans cette terre. Quand j'ai entendu cela, je me suis dit que cela valait le coup d'essayer de planter dans des fosses zaï. Alors il y a quelques années, pendant la saison sèche, j'ai creusé des fosses dans lesquelles j'ai mis du fumier et des résidus de cultures. Ces débris se sont transformés en compost. Le mieux c'était de commencer comme M. Sawadogo l'avait fait - par des céréales. Alors quand il a commencé à pleuvoir, j'ai semé quelques grains dans chaque trou.
Animateur - Que s'est-il passé?
Ndugu - Bonnes nouvelles! Mes récoltes ont mieux poussé et elles ont donné un meilleur rendement parce que les fosses d'ensemencement avaient recueilli la pluie. Le fumier était aussi concentré dans les fosses, directement où poussaient les plantes. C'était la meilleure façon d'utiliser le peu de fumier dont je disposais et je n'avais pas besoin de dépenser pour acheter de l'engrais en sac.
Animateur - Mais ensuite vous avez aussi commencé à planter des arbres dans les fosses zaï.
Ndugu - Oui, comme M. Sawadogo l'avait fait, je voulais ramener certains arbres utiles dans ma terre. J'ai ramassé et planté des graines de neem. Des pruniers sauvages ont aussi commencé à pousser dans mes fosses d'ensemencement. J'ai bien entretenu ces arbres. J'ai ensuite ramassé d'autres graines contenues dans les arbres et l'herbe, graines que j'ai plantées dans les fosses. J'ai maintenant 10 espèces d'arbres et d'herbes dans ma terre!
Animateur - Très impressionnant. Dites-nous comment votre famille a tiré parti de tout cela?
Ndugu - Eh bien! Je cultive maintenant assez de nourriture pour nourrir ma famille. Ma femme est très heureuse d'avoir des arbres dans nos champs parce qu'elle n'a pas à se rendre aussi loin pour ramasser du bois à brûler. Si vous ne les taillez pas trop, les branches poussent de nouveau